MIH Gaïa –Série I&II – Les objectifs
Une montre pour préserver
un patrimoine horloger
Restauration d’un patrimoine horloger
Les fonds récoltés avec le garde-temps MIH Gaïa permettront principalement au musée d’étudier et de restaurer certaines pièces emblématiques, ainsi que de répertorier, de classer et d’inventorier les archives qui leur sont associées. Travailler sur une pièce ancienne exige un travail d’enquête approfondi sur son identification : date de création, historique des rénovations, provenance, etc. Vient ensuite l’intervention même sur la pièce : démontage, nettoyages, réparations, contrôles, réglages, remontage. Les impératifs liés à la restauration impliquent également d’associer des experts (artisans spécialistes, archivistes, documentalistes externes au musée). Une démarche de restauration représente ainsi un travail de plusieurs mois qui exige des investissements exceptionnels. Deux pièces emblématiques de la production neuchâteloise à nécessiter le plus urgemment d’une restauration au MIH sont le Grand Magicien et le Tellurium.
Le Grand Magicien
La famille Maillardet a conçu le Grand Magicien vers 1830. Une horloge est surmontée d’un automate à l’allure d’un magicien. Portant le traditionnel costume des « enchanteurs » – chapeau pointu et ample robe d’apparat – l’automate, muni d’une baguette, est assis à une table doté de ses instruments de travail : livre de prophéties, encensoir, longue-vue. Quémandant de sages avis, les visiteurs lui posent des questions en langue castillane par l’intermédiaire de plaquettes ovales insérées dans un tiroir. Quelques instants de réflexion lui sont nécessaires : le docte personnage s’agite, se lève, promène son regard sur l’assemblée, puis, suite à d’abracadabrantesques gesticulations, il brandit sa baguette vers une fenêtre ovale située au-dessus de sa tête. Les deux volets s’ouvrent : la réponse apparaît. Le magicien peut, son devoir accompli, se rasseoir. Durant la scène, deux tulipes placées aux angles de l’estrade, s’épanouissent puis se referment.
Relevons quelques questions et réponses :
« Quel est l’aliment de l’âme ?
– La vérité et la justice.
Quelle est l’économie la plus utile ?
– Celle du temps.
Quel est le prix le plus noble de la science ?
– D’illustrer l’ignorance.
Comment doit-on considérer la morale ?
– Comme l’hygiène de l’âme. »
Les principaux éléments du mécanisme se trouvent dans le socle. Deux ressorts, logés dans un barillet, fournissent la force motrice. Un double volant assure la régularité du mouvement. Des cames et des leviers commandent les gestes de l’automate. Le soubassement est également occupé par le mouvement d’une pendule dont le cadran à chiffres romains apparaît au centre de la façade.
Le Tellurium
Un tellurium de François Ducommun est une pièce rare du début du XIXe siècle dont le mécanisme astronomique représente la Terre et la Lune évoluant autour du Soleil. Le Tellurium n’a jamais été restauré. Il exige de bonnes connaissances en cosmologie, en astronomie et, naturellement, en horlogerie.
En bronze doré et de forme cylindrique, le cabinet est orné de guirlandes de roses, de feuilles, de rubans. Il repose sur un socle carré à angles concaves. Un médaillon ovale, peint sur émail, représentant une allégorie de l’Astronomie apparaît sous le cadran en émail blanc à chiffres romains et aiguilles “Breguet”. Le même médaillon orne la partie arrière. La boîte est surmontée du planétaire composé de la Lune, de la Terre et du Soleil, et d’un cercle en argent comportant les indications astronomiques suivantes : quantièmes, mois, années bissextiles, âge et phases de la Lune. Les signes du zodiaque sont représentés dans des médaillons peints sur émail. Le mouvement de l’horloge possède un échappement à ancre à recul et une sonnerie des heures et quarts.